Etienne Davignon, Président Egmont-Institut Royal des Relations Internationales
Monsieur le Chancelier, Monsieur le  Vice-premier Ministre, Madame le Ministre,
  Messieurs les Ambassadeurs, Chers Amis et  collègues de la   Fondation Bertelsmann,
  Chers Amis,
  Cette conférence nous offre une opportunité  exceptionnelle d’entendre les vues du Chancelier Schröder, que je tiens à  remercier de sa présence ce matin, sur le dialogue social en temps de crise. 
  En effet, Monsieur le Chancelier, vous avez  été l’artisan du changement dans le cadre du dialogue social allemand et  continuez de proposer de nouvelles réformes. Ceci ne peut manquer de nous  intéresser compte tenu des liens économiques, sociaux et culturels étroits  entre nos deux pays.
  Car cette conférence nous donnera aussi une  occasion unique de confronter les résultats de ces mesures importantes avec le  cadre belge ; ce qui n’est pas inintéressant, vous l’admettrez.
  A cet égard, le message du premier  Ministre, la présence du Vice-premier Ministre et de Madame le Ministre du  travail sont un témoignage de l’intérêt et des interrogations que notre pays  porte aux réformes appelées souvent « Hartz 4 ». Les réactions de ces  personnalités à vos propositions ouvriront d’ailleurs ce débat nécessaire.
  Il est nécessaire en effet, car les  difficultés actuelles posent problème en Belgique comme en Allemagne et  imposent plus que jamais de bâtir l’avenir sur  un dialogue social efficace, impliquant l’ensemble des acteurs, patronat,  syndicats et pouvoirs publics, car seul un tel dialogue, socialement acceptable,  est porteur de solutions durables. J’en connais la difficulté, car si  l’évidence des diagnostics appelle le changement et que dès lors l’opinion en  accepte le principe, elle est rarement prête à le voir se réaliser. C’est l’ampleur  de la difficulté que doivent rencontrer les décideurs politiques.
  En outre, la Belgique comme  l’Allemagne sont non seulement des partenaires considérables sur le plan  économique, mais aussi des Etats fondateurs de notre projet européen commun. 
  Il me paraît donc évident qu’une réflexion  commune menée par ces deux piliers du projet européen ne peut être indifférente  aux autres Etats membres et peut, je l’espère, ouvrir des pistes permettant à  travers les vicissitudes de la crise de déboucher sur de nouveaux équilibres  sociaux assurant à l’Europe de maintenir sa position de première puissance  commerciale mondiale, mais aussi, sinon surtout, de modèle d’harmonie  socio-économique.
  Comme le rappelle le Traité de Lisbonne  dans son article 3 :
  « l’Union a pour but de promouvoir la  paix, ses valeurs et le bien-être de ses peuples … et  elle œuvre pour le développement durable..  .fondé sur …une économie sociale de marché hautement compétitive, qui tend au  plein emploi et au progrès social… Elle combat l’exclusion sociale et les  discriminations et promeut la justice et la protection sociales…. (Enfin) elle  promeut la cohésion économique, sociale et territoriale et la solidarité entre  les Etats membres ».
  C’est là tout l’enjeu des efforts menés  sans relâche par le Conseil Européen, par les Etats membres de l’Union et  de l’Eurozone et par la BCE pour faire face à la crise  qui menace notre projet commun.
  Dans ce cadre, le dialogue social et  l’apprentissage ont aussi leur place.   J’espère que les discussions de ce jour le démontreront au mieux.
  Je vous remercie