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Où va la transition guinéenne ? Ou l’insoutenable légèreté du « colonellisme »

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Moins d’un an après avoir fait passer de force son très contesté troisième mandat, le président Alpha Condé a été destitué par des militaires le 5 septembre 2021. Parlant au nom d’un Comité National de Rassemblement pour le Développement (CNRD), le nouvel homme fort Mamadi Doumbouya a dénoncé la gabegie, la pauvreté, la corruption et l’instrumentalisation des institutions républicaines1 . Il a annoncé dans la foulée la suspension de la constitution et la dissolution du gouvernement et de l’ensemble des institutions, à part la cour suprême devant laquelle il a prêté serment quelques semaines plus tard. Ce putsch n’a duré que quelques heures : la lassitude était telle face à la dérive autocratique d’Alpha Condé et le sous-développement croissant du pays, qu’à part les éléments de la garde présidentielle, personne n’était prêt à mourir pour lui. Il a quitté la Guinée sous prétexte de soins médicaux après avoir passé quelques mois en détention puis en résidence surveillée. Si le putsch a été condamné par l’Organisation des Nations Unies (ONU), la Communauté économique des États de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO), etc., en Guinée il a suscité sur le moment l’adhésion passive de la population, de la société civile et des partis politiques d’opposition.

 

 

(Photo credit:  Wikimedia Commons)